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Enrichir le quotidien de nos compagnons à quatre pattes


Mantrailing et autres activités … Quelles activités nos compagnons à quatre pattes peuvent-ils combiner ? Une activité de mantrailing où l'autonomie du chien est primordiale est-elle combinable avec des activités de "drive" (exemple agility, hoopers ou même obéissance) où le focus du chien sur son conducteur est primordial? L'initiative peut-elle être aux deux bouts de la longe ?

A première vue, des compétences très différentes sont attendues de nos compagnons lorsqu'il s'agit de suivre nos instructions au doigt et à la lettre (la précision nécessaire pour conduire un cador d'agility d'un mouvement ou d'un mot) ou lorsqu'il appartient à ce même poilu de retrouver une personne disparue et cachée sur base d'informations olfactives qui nous échappent totalement…

Oui, sans doute un chien qui a du "drive" aura tendance à nous épier à chaque instant …"il/elle suit ?, il/elle s'est arrêté(e) ?, c'est pas bon ?, au carrefour ses épaules ont tourné à droite…, … C'est leur quotidien, leur "formatage". Pour le conducteur de mantrailing, cela impliquera de doubler de neutralité (si possible 😉).

Depuis plusieurs années j'ai l'occasion, le plaisir de suivre un binôme dont je me demande si la communication n'est pas "bluetooh" voire "wifi" tant la portée en distance est impressionnante. Un chien qui peut être "conduit" à distance avec une précision de petite voiture téléguidée peut-il pratiquer le mantrailing alors que son conducteur est perdu dans ce brouillard olfactif ?

La réponse mérite d'être nuancée. Le mantrailing demande au chien un degré de prise d'initiative, d'autonomie qui n'est pas facilité par des activités de "drive" classiques. Mais nos compagnons regorgent de capacités insoupçonnées d'adaptation…

Je ne parlerai pas ici des binômes qui rêvent ou ambitionnent de devenir les champions du monde dans telle ou telle discipline, qui boivent, mangent et dorment telle ou telle discipline. Pour eux sans doute que l'exclusivité permettra d'aller chercher le dernier carat d'excellence dans leur discipline. Mais pour la plupart de nos compagnons à quatre pattes ? Ces boules de poils qui font notre quotidien, qui sont nos compagnons de route ?

La réponse est assurément positive. Oui, combiner travail en autonomie et travail en conduite est non seulement possible mais contribue indiscutablement au bien-être de nos compagnons en leur apportant diversité d'apprentissages et challenges intellectuels.

Tout cela favorise l'épanouissement du chien et son intelligence en permettant l'utilisation d'une partie majeure de son appareil cérébral (axé sur l'olfaction). Ces activités cognitives permettent d'apporter une réponse plus que satisfaisante aux besoins d'activité de nos compagnons. Et dans le cadre du mantrailing, il s'agit qui plus est de la satisfaction d'un besoin naturel.

On pourrait ici parler d'entretenir chez nos compagnons une certaine "souplesse d'esprit", un peu comme la souplesse du corps que l'on peut entretenir par des exercices adaptés.

Pouvoir passer d'une activité à l'autre, d'un mode à l'autre, d'une stratégie à l'autre sans paniquer, c'est une vraie gymnastique d'esprit et un véritable atout dans la vie d'un chien (et d'un humain). Et ça n'est pas donné à tous… la flexibilité mentale est une compétence clé pour un chien et un outil puissant pour faire face aux situations de son quotidien! Qu'est-ce que c'est ? Simplement la capacité à s'adapter, à changer de stratégie (si quelque chose ne marche pas, est-il capable de trouver une autre façon de faire ?), ou à passer d'un mode à l'autre : du mode "à fond" au mode "réfléchi", du mode "je suis conduit " au mode "j'ai l'initiative",… Un chien qui a une bonne flexibilité mentale sera beaucoup plus polyvalent et moins stressé, car plus adaptable. Cela s'apprend, notamment au travers du #mantrailing…


Cali en action





Motivation et détermination se lisent dans les yeux de Cali lorsqu'il est question de mantrailing alors qu'elle est plutôt d'une nature paisible / cool au quotidien.

Profitons-en pour détricoter quelques clichés ... 😉

Ce n'est pas parce que le niveau d'énergie de mon chien "monte" lorsqu'il pratique le mantrailing qu'il risque d'augmenter son niveau d'énergie de chaque instant; au contraire, c'est en lui offrant la possibilité de pratiquer une activité au cours de laquelle il pourra dépenser son énergie qu'il pourra trouver un meilleur équilibre.

Et n'oublions pas de dissocier motivation et excitation 😉

Lorsque mon chien promène en laisse, il n'est pas trop attiré par les odeurs; j'ai peur qu'en le laissant travailler avec son flair il ne devienne accroc aux odeurs... Eh bien non ! Le monde des chiens est celui des odeurs; c'est naturel pour eux. Ici aussi, c'est en permettant au chien d'utiliser son flair dans certaines activités qu'il y trouvera son compte et sera d'autant plus apte à nous suivre "haut la truffe" à d'autres moments. Nous n'imaginons pas à quel point nos chiens renoncent à leur naturel... juste pour nous faire plaisir et nous suivre

Mon chien ne tire pas en laisse, je n'ai pas envie qu'il tire sur une longe pour suivre une odeur. ❎ Si des chiens calmes peuvent effectivement vite se transformer en locomotives lorsqu'ils sont en piste, il ne faut pas sous-estimer leurs capacités à faire la différence en fonction des circonstances, contextes et "missions" que nous leur donnons. Au même titre que des activités de traction (canicross, ...) n'amèneront pas à davantage tracter en laisse en promenade, le mantrailing permet surtout d'apporter une réponse pertinente aux besoins de poursuite ou de prédation de nos quatre pattes

En résumé.. dans le mantrailing rien que du bon 😎


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Un monde invisible (ou presque) à nos sens ...


Je pense que nos chiens sont un cadeau que la vie nous fait lorsque nous nous donnons la peine de réellement partager des choses avec eux.

Partager implique non seulement de les respecter dans leur spécificité et individualité, de prendre en compte leurs besoins, de les accompagner et d’évoluer avec eux.

Nous autres humains avons une propension à prendre possession et régenter le monde qui nous entoure et, dans le monde canin, cela se traduit souvent à amener nos compagnons à quatre pattes à nous suivre dans des activités que nous humains avons imaginées pour eux.

C’est la base de toutes les disciplines et sports canins, qu’il s’agisse d’obéissance, d’agility ou toute autre discipline. Mon propos n’est certes pas de remettre en cause ces activités, loin de là car bon nombre de nos chiens y trouvent une réelle joie de vivre et de partage inter-espèce et menées avec la bienveillance et respect ces pratiques sont bénéfiques tant au chien qu’au maître.

Mais imaginons un instant… que nos chiens nous proposent de les accompagner dans leur lecture olfactive quotidienne le plus souvent des poteaux d’éclairage, troncs d’arbres, seuils de portes et autres curiosités odorantes plus ou moins alléchantes… sommes-nous partants ?


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Ethologie, travail, plaisir et motivation ...


Ces mots s’appliquent à notre quotidien qu’il soit personnel (privé) ou professionnel, et nos compagnons à quatre pattes partagent complètement ces éléments et leurs inter-relations.

Les neurosciences ont pris le relais de ce que psychologues et philosophes affirment depuis longtemps…

L’homme n’associe pas facilement le mot « plaisir » au monde du travail ; il faut dire que l’étymologie de ce dernier n’aide pas vraiment puisque faisant plutôt référence à un instrument de torture…

Je nous invite donc à être un tant soit peu masochistes ou plus exactement à dépasser les premières impressions superficielles pour nous attarder un moment sur la motivation que nos chiens peuvent ressentir.

Dans leur ancestralité nos chiens chasseurs passaient une grande partie de leur temps à chercher leur nourriture, en consacrant toute leur énergie à cette tâche. Si nous voyons à l’heure actuelle nos compagnons à quatre pattes seulement comme des animaux de compagnie, nourris et logés, « qui n’ont qu’à se détendre et être là », je crains que nous ne fassions fausse route… et méconnaissions profondément ce qu’est réellement un chien là où lui attend une tâche, une énergie à déployer, un travail qui débouchera en fin de compte sur une récompense; c’est son schéma moteur et c’est aussi ce qui lui permettra de trouver un équilibre.

Une autre activité qui à l’état naturel apporte plaisir et dépense d’énergie au chien est la prédation. Arrêtons-nous un instant sur ce concept, barbare aux yeux de certains, pour mieux le comprendre : la prédation n’est au sens strict qu’un acte posé pour capturer ou se nourrir. Oui nos chiens sont des prédateurs; reconnaissons leur animalité sans oublier que le plus grand prédateur sur terre est l’homme… Cela fait partie d’un comportement éthologique et donc naturel notamment du chien, sur lequel il n’y a pas nécessairement lieu de porter un jugement moral. Beaucoup de maîtres de chiens déplorent la prédation parfois débordante sur les joggeurs, les vélos et autres choses qui bougent tout autour de nous au quotidien lors de nos sorties, de nos promenades. A la base, ce besoin génétique, ce "patron moteur" s’impose à lui comme à nous.

Et si nous en faisions notre allié ? Il ne s’agit que de permettre à ce comportement naturel de se déployer dans une activité encadrée et qui plus est débouchera sur une récompense !

On peut donc, de manière très schématique et simplifiée, présenter le travail de suivi de piste comme un travail de recherche (quête), de suivi (poursuite) et d’arrivée sur la proie + récompense

La prédation relève de ce qu’on qualifie, en éthologie, de comportements liés au patrimoine génétique , « héréditaire » et donc non lié à un apprentissage préalable.

Et ce sera également un schéma basique de prédation que l’on va en quelque sorte encapsuler dans une relance de motivation ou de récompense, à l’issue d’une traque menée par nos chiens en mantrailing. C’est l’idée qu’après avoir trouvé le traceur au terme d’une piste, ce traceur s’encourt à quelques enjambées et que le chien s’élance ensuite à sa poursuite pour être à nouveau récompensé . Pour certains chiens cette « relance » peut même être parfois plus motivante que le fait de trouver sa victime et d’être « payé » au moyen d’une récompense aussi alléchante ou gustative soit elle. Et c'est aussi ce même schéma qui sera utilisé avec les chiens débutants pour installer la motivation, l'envie de suivre et rejoindre le traceur


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